mercredi 12 mai 2010

Surf en eaux troubles


Surf en eaux troubles

Ecrit par Rémi le 12/5/2010
Ce dimanche 2 Mai nous avons enterré symboliquement la plage d'Epluchures Beach en espérant ne pas avoir à le faire réellement dans l'avenir... Le ciel en a profité pour faire tomber quelques centimètres d'eau sur nos têtes en début de matinée, faisant ainsi douter même les plus bretons d'entre nous.

Cela nous a par contre permis d'assister en direct à un lâcher d'égout dans l'estuaire de l'Huveaune, phénomène qui se répète à chaque pluie consistante qui voit le réseau d'égouts unitaires (pluie+ eaux usées) saturer. Ce largage est réalisé pour protéger les installations de la station d'épuration. La solution est une de nos revendications de la journée : la construction de bassins de rétention d'eau.
Il faut bien l'avouer, nous avons d'abord été alertés par l'odeur... une odeur caractéristique que connaissent tous les glisseurs marseillais et qui, heureusement pour vous, est impossible à retranscrire en photo!
Nous étions en plein épisode caractéristique de pollution/surf à Marseille, avec dépression> pluie> bascule des vents> vagues.
Car ce dimanche a constitué une bonne journée de surf à Epluchures et au fur et mesure que les heures passaient, les pratiquants étaient de plus en plus nombreux, rejoints par les baigneurs attirés par la chaleur du soleil de l'après-midi.
Un ciel bleu, de la houle, une belle lumière...

Mais à 11H30 nous avions effectué un prélèvement d'eau de mer selon le protocole que nous suivons tout au long de l'année, et notre laboratoire de Marseille l'a analysé. Les résultats sont édifiants...
Pour rappel, la norme en vigueur jusqu'à présent (directive européenne de 1976) fixait le seuil de pollution pour la bactérie intestinale Escherichia Coli à 2000 unités/100ml, la nouvelle directive de 2006 fixe la norme acceptable à 500 unités/100ml... ce dimanche nous étions à 27726 unités/100ml...

Pendant l’ouverture de la « saison balnéaire » la plage aurait été fermée et le drapeau violet signalant une pollution hissé. Il va sans dire que la baignade et le surf sont fortement déconseillés dans ces conditions, hors c’est souvent là que les vagues sont les meilleures. C’est pourquoi nous demandons la mise en place de
moyens qui permettront d’éviter les fermetures, préventives ou définitives, de plages.