Ce dimanche 28 juillet avait lieu le premier triathlon international organisé à Marseille depuis 18 ans. Succès de participation et d'organisation au vu des retours effectués par les concurrents, un bémol peut toutefois être apporté au niveau de la natation, qui s'est déroulée dans une eau de qualité insuffisante, impropre à la baignade.
L'épreuve avait lieu plage de l'Huveaune, notre Epluchures Beach chère à tous les pratiquants de sports de glisse, qui souffre malheureusement depuis vendredi 26/07 d'un taux de bactéries trop élevé et a donc été interdite à la baignade.
Le site de la ville de Marseille indique bien un drapeau violet (pollution) pour la plage ce dimanche, comme c'était le cas les deux jours précédents :
Capture d'écran des infos plage de la ville de Marseille |
La réaction de quelques compétiteurs encore présents sur place traduisait leur interrogation : "dans quoi nous ont-ils fait nager ce matin ?", un autre faisant alors remarquer que l'eau avait mauvaise odeur ou mauvais goût sur une partie du parcours.
En résumé, la baignade a été interdite à partir de vendredi, rétablie plus ou moins (pas de drapeau hissé sur le poste de secours, ce qui n'est pas l'usage habituel) dimanche matin, et à nouveau interdite à midi pour cause de pollution...
A noter que la partie natation du triathlon a eu lieu entre 7h et 8h du matin, avant l'ouverture du poste de secours, mais cela ne change pas le fond du problème, puisqu'en temps normal les panneaux d'interdiction de baignade restent jusqu'à ce que l'interdiction soit levée par une nouvelle analyse de la qualité de l'eau montrant des résultats conformes aux normes sanitaires en vigueur.
On le rappelle, la baignade dans une eau polluée et "le contact avec des germes
pathogènes peuvent entraîner des maladies de la sphère oto-rhino-laryngée
ou de l'appareil digestif (gastro entérites, irritations des yeux,
éruptions cutanées, etc.). Ce risque dépend de l'état de santé et de l’âge du baigneur
lui-même (enfant, personne âgée, etc), certaines personnes étant moins
vulnérables que d’autres".
http://www.surfrider.eu/fr/qualite-de-leau-et-sante/faq.html
Si certains concurrents, comme ceux que nous avons cité plus haut, ne semblaient pas au courant de l'épisode de pollution, les commentaires laissés par d'autres sur la page facebook de l'épreuve étaient évocateurs :
Si certains concurrents, comme ceux que nous avons cité plus haut, ne semblaient pas au courant de l'épisode de pollution, les commentaires laissés par d'autres sur la page facebook de l'épreuve étaient évocateurs :
"L'eau pas très propre, plage interdite a la baignade par la préfecture il faut changer de lieu pour la natation pour 2014"
"Pour 2014, j aimerais [...] une partie natation effectuée ailleurs que dans l'embouchure de l Huveaune. Je n ai pas bu la tasse mais le peu d eau qui est rentré ds ma bouche m à brûlé la langue et irrité les lèvres et l'estomac !!!!"
On peut donc s'interroger sur la tenue de l'épreuve dans ces conditions et par rapport aux arrêtés municipaux qui régissent la baignade. Nous sommes bien conscient de la difficulté d'apporter des modifications à une telle épreuve où les transitions entre trois disciplines impliquent une organisation sans faille, mais d'un autre côté si la santé des participants est en jeu... Sans parler du respect des règlements de baignade.
Concernant les règlementations, la consultation du règlement sportif sur le site internet de la Fédération Française de Triathlon permet de voir que la question de la qualité de l'eau est abordée (p.51), mais reste un peu évasive :
8.22.1.5Qualité de l’eauL’organisateur est tenu d’effectuer une analyse de l’eau dans laquelle va se dérouler la partie natation.Les résultats de cette analyse sont transmis au Médecin Délégué Régional, dans les quinze jours précédant la date de l’épreuve. Ils doivent être également affichés sur le lieu du retrait des dossards et ce, de façon visible. Ils seront, de plus, clairement explicités par l’organisateur.Les coureurs de l’épreuve sont libres, au vu de l’information sur la qualité des eaux, de choisir ou non de prendre le départ de la course.
Depuis 2013, la Fédération Française de Triathlon est partenaire de Surfrider Foundation Europe dans la lutte contre la pollution par les déchets aquatiques. La tenue d'une épreuve de haut niveau à Marseille, et les conditions un peu particulières du déroulement de l'épreuve de natation, apparaissent pour nous comme une occasion d'échanger avec la Fédération sur la question de la qualité des eaux de baignade.