mercredi 12 août 2009


Une fuite qui fait tâche

Ecrit par Rémi le 12/8/2009
Vendredi 7 aout 2009 une fuite de pétrole brut de 4000 m3 a pollué 2 ha de la réserve naturelle de la plaine de la Crau dans les Bouches du Rhône. Cette réserve, classée Natura 2000 est une des dernières steppes sèches d’Europe. C’est une zone de biodiversité fragile abritant une centaine d’espèces rares et protégées telles que le criquet de Craux ou l’oiseau Ganga Cata qui ont été amplement affectés par ce désastre écologique.
La pollution a été provoquée par la rupture d’un oléoduc exploité par la Société des Pétroles du Sud Est (SPSE) reliant Fos sur mer à l’Allemagne. Pour limiter la fuite, les vannes ont été fermées en amont et en aval sur un tronçon de 20 kilomètres. Les opérations de pompage en surface de la nappe de pétrole ont pris fin samedi tandis que l’excavation des terres polluées se poursuit. Un suivi écologique du chantier va être mené conjointement par le Centre d'Etude des Ecosystèmes de Provence (CEEP), gestionnaire de la réserve naturelle nationale, et les services de l'Etat afin de limiter les impacts environnementaux inhérents aux opérations de dépollution.

L'origine de la rupture de l’oléoduc n'est pas encore déterminée. Une information judiciaire a été ouverte par le Parquet de Tarascon pour faire la lumière sur les causes exactes de cette fuite. Le maire de St Martin en Crau veut d’ores et déjà porter plainte contre la société gérante de l’oléoduc.

La secrétaire d’état à l’écologie Chantal Jouanneau s’est rendue sur les lieux pour constater les dégâts. Elle a déclarée "être choquée d'entendre le responsable du site industriel dire qu'il n'y avait pas de problème, alors que la pollution a touché une zone de biodiversité exceptionnelle en France ». Elle a également promis un renforcement du contrôle des installations et un plan de modernisation de ces réseaux pour l’automne. En effet, les 50 200 km de pipelines français, sont pour l’instant surveillés visuellement deux fois par mois et sont contrôlées en profondeur tout les dix ans. L’oléoduc incriminé datait de 1971 et avait été inspecté 9 ans auparavant...

Cet incident n’est pas sans rappeler la pollution de la Loire suite à la fuite de la raffinerie Total de Donges en mars 2008. D'ailleurs Total est le premier actionnaire de la société détentrice de l'oléoduc à hauteur du 27%...

A Surfrider nous restons attentifs quant aux suites données à cette affaire. Il va s’en dire que nous allons œuvrer pour que la modernisation des pipelines promis par la secrétaire d’Etat à l’écologie soit effective afin d’éviter de telles pollutions à l’avenir.


source: surfrider.eu